Pour Brigitte, la poésie du réel c’est ce qu’on ne voit pas parce qu’on va trop vite, c’est ce qui est derrière l’évidence, ce sont les bizarreries de situations, d’attitudes et de mots. La poésie du réel ne s’analyse pas, elle surgit, c’est l’enfant qui te demande si tu dors avec tes pieds, c’est l’homme qui offre un bouquet de persil à une femme au marché, ou celui qui me donne la recette de la soupe aux oignons parce que je l’ai laissé passer à la caisse du Franprix, c’est une tombe abandonnée, c’est ce qu’on observe chez les très vieux et les très jeunes, cette sincérité, cette gravité, cette spontanéité du langage, c’est un endroit de lâcher prise. Chez Plantu, par exemple, c’est le petit bonhomme qui tient un bouquet de fleurs au milieu d’une foule d’hommes en noirs.
La poésie dont je parle ce ne sont pas des alexandrins ni des formules compliquées ou stylisées, ce sont des mots, des fragments, des phrases et des textes courts qui font naître des images dans la tête de celui ou celle qui les lit ou qui les entend. Si je te dis : « assis devant la maison, l’enfant regardait un oiseau », il n’y a rien de plus simple et pourtant immédiatement tu peux voir des images et ressentir des émotions. Les tiennes.
Voici les mots de deux femmes, une poète et une artiste-peintre :
« Il suffit d'écrire le mot paix
et il pousse
c'est peut-être ça la poésie
planter des mots arrosés de larmes »
Et aussi :
« Juste pour toi… la toile blanche des jours de commencement. Avec toute la magie de ne jamais savoir ce qui va advenir… juste laisser être et s’abandonner à la saveur de nos présents. Allez… on ouvre l’espace entre les mots et la matière… où le sacré se crée… »
Voilà… s’abandonner à l’instant pour planter des mots et observer ce qui pousse aujourd’hui, demain… et plus tard… se nourrir de leur force pour en nourrir le monde.
Textes librement inspirés de photos piochées au hasard…
• Véronique C.
« Regarde Marcel, derrière les gouttes, devant, là-haut...
C'est là, si, si, je te le dis, tu sais, c'est là où tout est possible
Où les arbres nous chantent des berceuses le soir pour dormir en amour
Oui, oui, c'est là où quand tu sautes à cloche-pied, eh ben, tu touches l'arc-en-ciel des sourires de tous les êtres vivants !
Et pis, tu vois, c'est là où tous les jours quand on croise les voisins, en guise de bonjour, eh ben, on s'prend dans les bras, on s’regarde dans les yeux et on s’dit « Vive la Vie, que ta journée t'enchante ! »
Tu vois Marcel, on l'a souvent rêvé tous les deux, ce monde-là, eh ben c'est là, on est arrivés. »
• Véronique C.
« Regarde Marcel, derrière les gouttes, devant, là-haut...
C'est là, si, si, je te le dis, tu sais, c'est là où tout est possible
Où les arbres nous chantent des berceuses le soir pour dormir en amour
Oui, oui, c'est là où quand tu sautes à cloche-pied, eh ben, tu touches l'arc-en-ciel des sourires de tous les êtres vivants !
Et pis, tu vois, c'est là où tous les jours quand on croise les voisins, en guise de bonjour, eh ben, on s'prend dans les bras, on s’regarde dans les yeux et on s’dit « Vive la Vie, que ta journée t'enchante ! »
Tu vois Marcel, on l'a souvent rêvé tous les deux, ce monde-là, eh ben c'est là, on est arrivés. »
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• Dadou
« Je passe le nez par la fenêtre de la chambre. C'est le matin !
Je suis triste, lasse...
C'est mon dernier jour ici. Je laisse cette maison.
Je suis triste !
Tu vois, sur la terrasse, les chaises ont abandonné leurs coussins fleuris, la table n'est plus garnie de bols, de thé, de tartines, de beurre et de confitures...
Je laisse là les beaux jours passés avec toi !!
Je suis triste !...
Le temps et la vie nous ont séparés.... Conduits sur des chemins différents...
Je suis triste !!!
Mais non !!!
Mais non !!!
Je suis heureuse que tu sois heureux.
Je suis heureuse de partir.
Je vais voyager,
Je vais rencontrer,
Je vais savourer ces rencontres,
Et je vais aimer, aimer, aimer....
Je vais inventer des matins différents, chaque jour, des bols colorés, des thés aux arômes exotiques, des tartines de pain aux épices variés.
Je vais voyager, voyager....
Je vais rêver, rêver, rêver......
Et de vais Aimer, aimer, aimer....
AIMER !!!!!!!!! »
• Catherine M.
« Il fait froid mais il fait chaud dans mon cœur. Rêveuse promeneuse solitaire, je sillonne parmi les planches sinueuses du ponton. Parallèles, isocèles, verticales, horizontales...
Tout dépend de la perspective. Mes branches sont des racines qui propulsent les nuages de mes pensées au firmament des possibles. Bleu blanc vert... vert de gris. Je grimpe l'escalier... les marches craquellent... chut... J'irai explorer ce qui est de l'autre côté des préjugés. Allez hop, je plonge vers le petit trou du Paradis. Il est petit mais je suis sûre qu'il est profond. Je ne me cognerai pas au fond. »
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• Cécile V.
« Je suis sur cette place
Dans ce bleu profond du soir, impression bizarre
Dans la fenêtre, des verres
Dans les teintes bleues, du vacarme
La mère entoure l’âme de son bébé
Regards rien que pour eux
Bleu, rouge vert, trop criards
J’ai envie de couleurs douces, de couleurs sable...
Sur cette place, impression bizarre. »
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• Nina D., L'Appel du Large
« C'est décidé je pars.
Je déménage. Ou plutôt, je voyage.
Alors avec mon tracteur, mes trois frigos, ma citerne et ma voiture qui ne roule plus, je fais un tas bien compact à emmener à la déchetterie.
J'ajoute les barrières de mon esprit, l'ordinateur qui ne marche plus, et puis tout le merdier qui encombrait ma maison.
Ça fait un sacré bazar pas réjouissant.
Ouf ! Derrière le tas de mon passé qui semble envahir tout l'espace, j'arrive encore à distinguer l'appel du voyage !
Mon chien est à l'arrêt, interloqué. Oui mon doudou, toi, je vais t'emmener !
Et vous mes pieds, vous mes jambes, et toi mon cœur, je vous emmène et nous laissons tout le reste sur place. »
« Je suis sur cette place
Dans ce bleu profond du soir, impression bizarre
Dans la fenêtre, des verres
Dans les teintes bleues, du vacarme
La mère entoure l’âme de son bébé
Regards rien que pour eux
Bleu, rouge, vert, trop criards
J’ai envie de couleurs douces, de couleurs sable…
Sur cette place, impression bizarre…
Regard de mère
Je te vois
Je me vois
Bébé, être de l’univers
Les femmes à la source
L’infusion de la parenthèse se diffuse dans mon être !
Photo première choisie me parle,
J’écoute alors que je fais sur un chantier des enduits Terre
Les murs de la maison de Manue sont beaux de courbes, teintes douces,
Terre tamisée
Mon cœur écoute, nos mains jouent avec la matière
J’écoute les deux directions…
Je choisis le chemin qui monte en courbe, escalier d’herbes, lavandes bleutées,
Clin d’œil d’un chemin près de la belle étoile, mon chemin de cœur
Poésie du réel, Brigitte à la Source
Magie de la poésie apparue, Cercle de Poètes
Pouêt-Pouêt… »
La vidéo que vous allez découvrir a été réalisé en octobre 2020 dans le cadre d’un atelier " Petits pas " de l’Appel au Féminin à la Parenthèse pour sourire à l’Avenir organisé par l’Association Les Femmes à la source en Dordogne.
C’est un témoignage de notre époque, une prise de conscience face à un désert déshumanisant qui ne peut plus continuer.
Voilà six Festivals du Féminin au pays de l’Homme, un Festival Féminin-Masculin que les Femmes à la Source vous proposent. Sept ans que nous vous donnons ce rendez-vous de cœur, de joie, de cheminement.
Puis est arrivée cette année si particulière, qui prend des allures de grande mascarade*.
C’est un matin de ces temps si étranges qu’est venue l’évidence que nous ne pouvions pas faire un copier/coller de ce que nous vous avons proposé ces dernières années. Impossible de faire comme si, de se retrouver sans tenir compte de ce que nous vivons, de ce que ce pays vit, de ce que le monde vit.
Impossible !